Quelle est l’origine du kendo ?
Les plus vieux sabres recensés au Japon sont de style et d’origine chinoise, et ils datent du deuxième siècle avant Jésus-Christ. Ces anciens sabres portent le nom de ken, la prononciation japonaise de l’idéogramme chinois pour sabre ou couteau. C’est de ce mot que vient kendo, la voie du sabre, et kenjutsu, l’art du sabre.
La technologie des sabres japonais commença à dépasser celle des lames du continent aux alentours de 700 après Jésus-Christ avec l’avènement des premiers sabres incurvés. Les historiens japonais se réfèrent à trois étapes de l’escrime dans les temps anciens – joko-ryu, chuko-ryu et shinto-ryu (ancien, moyen et nouveau style).
Deux personnes sont habituellement créditées de la fondation du kenjutsu et de la synthèse des styles anciens : pour le Kojiki et le Nihon-shoki (les deux principales références pour l’histoire du Japon ancien) il s’agit de Choisai Iizasa. D’autres historiens se réfèrent à Kumimatsu no Mahito, un escrimeur fameux dont le style, selon la légende était le Kashima no tachi ou Kashima Shrine et qui perdure de nos jours.
Il est fait référence à l’utilisation du bokken (sabre en bois) pour le combat et l’entraînement depuis le quatrième siècle après Jésus-Christ. Puis vint le tachikaki, l’art de dégainer le sabre qui produisit divers ryu ou styles. Une fois qu’un maître d’armes devenait célébre, il fondait un ryu pour donner son nom à une technique particulière qu’il avait développée. Le tachikaki se transforma en tachiuchi (lutte avec des sabres) aux alentours du huitième siècle, après quoi il y eut un développement lent du kenjutsu.
Au quatorzième siècle, le kenjutsu devint plus populaire. Les dojo furent fondés pour enseigner le kenjutsu et perpétuer des ryu. A cette époque, Kagehisa Ittosai Ito acquit une réputation sans pareille pour son escrime et une philosophie profonde. Il se fit appeler Ittosai (l’homme à un sabre) et fonda l’Itto-ryu, l’école « d’un seul sabre ». Elle existe encore de nos jours et influence fortement le kendo moderne.
Au seizième siècle, fut fondé le Shinkage ryu qui demeure encore aujourd’hui le plus populaire des ryu de kenjutsu. On attribue à Kami-izumi-ise-no-kami le fondeur, l’invention du fukuro shinai, un sabre en bambou partagé en seize ou trente-deux pièces et complètement recouvert par du cuir.
Au milieu du dix-huitième siècle, Chuto Nakanishi développa le shinai moderne à quatre pièces et les kote (gants de protection). Le do (plastron) et le men (casque) suivirent, et avant la fin de ce siècle, l’armure et les armes furent améliorées pour devenir ce que nous connaissons aujourd’hui.
En 1871, le gouvernement japonais rendit obligatoire la pratique du kendo dans les écoles et mit l’accent sur l’intérêt moral, physique et mental de l’entraînement à un ancien art martial. Le kendo devint peu à peu un sport. Quand le gouvernement interdit de porter en public un sabre en 1878, le kenjutsu était en train de disparaître. On attribue à la police japonaise une grande part de l’effort qui garda l’escrime en vie durant cette période.
En 1909, la première fédération d’écoles de kendo fut créée, suivit par la Zen-Nippon Kendo Renmei (ZNKR, All-Japan Kendo Federation) en 1928. Cette fédération et la Zen-Nippon Iaido Renmei (ZNIR, All-Japan Iaido Federation) dirigent aujourd’hui le kendo et le iaido.