La tenue de Kendo

Comment s’appelle la tenue des kendoka ?

Le haut est appelé le keiko-gi (mais aussi le kendo-gi ou juste gi). C’est une veste lourde en coton tissé dont les manches couvrent les trois-quarts des bras. Le kendo-gi ressemble beaucoup au haut de la tenue des judoka, mais est plus longue. Les iaidoka portent habituellement un gi aussi lourd que celui de la tenue de karaté. Les kenjutsuka et les iaijutsuka portent quant à eux la même tenue que les kendoka pour les uns et les iaidoka pour les autres.

Le bas est le hakama. C’est une jupe-culotte plissée faite généralement en coton ou un mélange de coton et de polyamides. Les hakama sont les mêmes que ceux que portent les aikidoka mais contrairement à l’aikido, le port du hakama au kendo ou au iaido ne dépend pas du grade du pratiquant. Les débutants portent le hakama dès que leurs déplacements sont suffisamment bons.

Traditionnellement, le hakama est noir ou bleu indigo pour les hommes et blanc pour les femmes. Le gi est bleu ou blanc. Les iaidoka s’habillent parfois entièrement en noir ou en blanc indépendamment du sexe. Le gi des enfants ont un motif imprimé en forme de losanges. La plupart des gens s’habille tout en bleu. Un gi japonais de bonne qualité est teinté avec de l’indigo naturel et le kendoka le porte jusqu’à ce que le sel de la sueur fixe la teinture. Vous pouvez aussi tricher et laver un gi neuf dans de l’eau froide et salée avant de le porter.

gi_adultehakama

Pourquoi portent-ils un hakama ?

Le Hakama est un vêtement traditionnel Japonais qui n’est pas et n’a jamais été conçu pour le combat. En fait c’est même tout à fait l’inverse, puisque si l’on se fie aux gravures anciennes japonaises, le Hakama semble être un vêtement de cour de la noblesse et les paysans ne portaient rien d’autre qu’une veste un peu longue. Dans les versions les plus anciennes, le Hakama est même pourvu de lacets qui permettent de resserrer les jambes du Hakama autour des chevilles pour passer des guêtres (pour marcher, monter à cheval) ou enfiler les protections de jambe de l’armure.

D’un point de vue pratique, en combat réel, le Hakama est certainement plus une gêne pour celui qui le porte qu’un avantage. Il suffit d’ailleurs pour s’en convaincre que regarder les fameuses gravures représentant les 47 ronins attaquant la résidence de Kira-ko-no-suke: tous portent le Hakama resserré sous la forme d’un pantalon légèrement bouffant. De même la plupart des représentations de Miyamoto-Musahi en combat le montre avec un Hakama resserré aux jambes. Et pour les amateurs de films, je conseille de regarder attentivement l’équipement des 7 samurai de Kurosawa. L’usage qui s’est répandu chez les Bushi de porter le Hakama a été conservé dans le monde traditionnel du Kendo (et des arts martiaux). Toutefois l’habitude de le ressérrer aux chevilles ou de le remonter (ce que l’on voit encore quelquefois dans des démonstrations d’écoles très anciennes) avant le combat s’est perdue parce que le Geiko s’effectue sur un plancher lisse et sans surprise qui ne nécessite pas d’assurer de la même façon qu’en extérieur ses appuis.

Comment plier son hakama ?

plier

 

Comment plier son keiko-gi ?

zz

Quelles sont les armes qu’on utilise à l’entraînement ?

Quelles sont les armes qu’on utilise à l’entraînement ?

L’arme qu’on utilise habituellement au kendo est le shinai.

shinai_noir

Issues d’un même bambou, quatre lames plates ont été découpées puis ajustées ensemble de manière à former un long bâton. Un pièce de caoutchouc, en forme de T, maintient séparées les lames à une extrémité. Puis on recouvre celle-ci par un capuchon en cuir pour former la pointe du shinai. De même, la poignée est recouverte par un manchon en cuir ce qui finit de maintenir les lames ensemble. La poignée est plutôt ronde qu’ovale comme les véritables katana. Le shinai est consolidé par un lacet en cuir noué de façon assez compliquée et placé environ au tiers de sa longueur en partant de la pointe. Une ficelle parcourt l’une des lames de la pointe au manchon et symbolise la partie non tranchante c’est-à-dire l’arrière du sabre.

 

shinai

Grâce à cette construction, les lames en bambou peuvent se plier et se comprimer les unes sur les autres ce qui a pour effet d’absorber la plus grande part de l’énergie d’une frappe. Les attaques qui ratent l’armure ne peuvent guère occasioner que de légères contusions et rien de plus. Mais s’il est mal entretenu, un shinai en bambou peut devenir dangereux. En effet, il doit être régulièrement vérifié, poncé et huilé pour éviter qu’il ne se brise à cause d’une lame légèrement fendue ou trop desséchée. C’est pour toutes ces raisons que les shinai en fibres de carbone deviennent de plus en plus populaires. Bien que plus coûteux et moins nobles que les shinais en bambou, ils ne nécessitent quasiment pas d’entretien et durent des années. Par ailleurs, on peut acheter des shinai en fibre de carbone avec des poignées ovales ce que beaucoup de personnes apprécient. Auparavant, cette possibilité ne pouvait se trouver que sur des shinai en bambou extrêment chers et faits à la main.

Les kendoka utilisent aussi des bokken ou sabres en bois. Ils sont généralement taillés dans du bois de chène blanc japonais, bien qu’on puisse en trouver dans une grande variété de bois exotiques. Ils ont la même longueur et la même courbure qu’un katana et la poignée est ovale. On pratique souvent le kenjutsu avec un bokken. En fait, les kendoka utilisent le bokken dans les kata du kendo qui sont issus du kenjutsu.

Les iaidoka débutants se servent d’un iaito qui est un katana non tranchant. Un bon iaito a un moins une poignée de qualité entouré d’un grip en cordage et conçu solidement pour ne pas être dangereux pendant l’entraînement. Plus un iaito est cher et plus sa construction imite finement celle d’un bon sabre affilé (shinken).

Les sabres qu’on utilise pour les kata en kendo sont comme les iaito, mais un peu plus lourds et résistants pour supporter les chocs. On les utilise parfois pour pratiquer le kenjutsu.

Les katana tranchants, ou shinken, sont les véritables sabres japonais. A la ZNKR, les iaidoka qui passent le 5e dan doivent utiliser un shinken. De même, les entraînements avancés de kenjutsu se font avec un shinken.

Comment entretenir son shinai ?

Les shinai flambant neufs ne sont pas prêts à être utilisés. On doit les démonter, les polir avec du papier de verre et les enduire d’huile. Lorsqu’une lame a des échardes ou est fendue, elle doit être réparée ou remplacée.

Pour cela, voici quelques indications :

shinai1a

Défaire le noeud de la tsuru (ficelle) sur la poignée et retirer le tsukagawa (le manchon en cuir). Pendant que vous faites cela, il faut tenir d’une main toutes les lames ensembles, et avant de les séparer faites des marques dessus pour répérer leurs positions (haut, bas, gauche, droite). Puis retirer le sakigawa (capuchon en cuir) et le nakayui (le lacet noué autour du shinai) en même temps que la tsuru.

Remarque : normalement, il n’est pas utile de défaire les noeuds à part celui de la tsuru. Assurez vous que vous ne dénouer que la ficelle et pas le cuir ! Cependant, de temps en temps, il faut refaire le nakayui qui a tendence à se desserrer. En effet, l’une de ces fonctions consiste à mantenir les grandes échardes contre le shinai lors d’un choc violent.

shinai1b

Le sakigawa, le nakayui et la ficelle s’ôtent ensembles. Il y a aussi une pièce en caoutchouc appelé sakigomi et qui a une forme en T. Elle sert à écarter le bout des lames. Soit elle s’enlève en même temps que le sakigawa, soit vous devrez la retirer par vous même. A l’intérieur de la portion du bambou faisant office de poignée se trouve une petite pièce métallique qui s’insère dans des entailles. Ne la perdez pas, elle aide à garder les lames correctement placées les unes par rapport aux autres.

shinai1c

Une fois que vous avez tout démonté, prenez du papier de verre et polissez les angles de lames à l’endroit où elles se touchent et glissent les unes sur les autres.

shinai1d

Vous remarquerez qu’elles sont plutôt rugueuse lorsqu’elles sont neuves. Vous n’avez pas besoin de beaucoup les polir, il suffit de deux ou trois allers retours. Le but de ce polissage est rendre les lames plus lisses afin qu’elles puissent se frotter sans se plier ni créer d’échardes. On peut se procurer des outils spéciaux (rabots, limes) au Japon qui permettent de faire un travail minutieux.

Certaines personnes lubrifient leur shinai avec de l’huile de lin afin de le rendre moins cassant. Ce traitement est discutable ; il est probable qu’en faisant cela, on obtienne en fait l’effet inverse : l’humidité ne peut plus pénétrée dans le shinai et l’huile de lin tendrait à “vitrifier” le bambou. Il est sans doute préférable de ranger ses shinai dans la pièce la plus humide de la maison après chaque entraînement.

Vérifier que votre shinai ne soit pas fendu ou ait des échardes avant, pendant et après chaque entraînement. Les petites échardes peuvent être enlevées et polies. Si une lame est fendue ou si elle a une grosse écharde, on ne devrait pas essayer de la réparer. Plus d’un shinai rafistolé a déjà causé des blessures sérieuses. Par contre, on peut garder les autres pièces en les choississant soigneusement ou même remplacer un élément défectueux.

Il convient d’avoir en permanence au moins deux shinai avec soi au cas où on en casserait un sur un motodachi (partenaire) en armure ou contre un autre shiniai.

Par ailleurs, afin que l’usure du shinai soit la plus homogène possible, il faut faire tourner les lames (à moins que vous n’ayez poignée ovale). Pour cela, défaire le noeud de la tsuru sur le tsukagawa. Faire légèrement glisser le nakayui vers le haut (vers le sakigawa). Tourner le sakigawa et le nakayui d’un quart de tour vers la droite (ou vers la gauche si vous préférez, l’essentiel étant de toujours tourner dans le même sens). Retirer partiellement le tsukagawa et le faire tourner d’un quart de tour dans le même sens que les autres éléments. Replacer le nakayui et le tsukagawa puis refaire le noeud de la tsuru.

Le but de toutes ces opérations est de prolonger la durée de vie du shinai ainsi que de s’assurer de son bon état pour une pratique sûre. En effet, les shinai viennent d’un pays où le climat est beaucoup plus humide que celui de l’Amérique du Nord et que de nombreuses régions européennes. Correctement entretenu, un shinai en bambou peut durer environ une année.

Quelles sont les tailles règlementaires pour un shinai ?

Les normes sont les suivantes…

  • Normes pour un Itto shinai :

img1

  • Normes pour un Nito shinai :

img2

L’armure de Kendo

De quoi se compose une armure de kendo ?

L’armure protège la tête, la gorge, les poings et l’abdomen ; ce sont les seules parties du corps qu’on a le droit de toucher. Le casque est appelé le men. Une grille métallique de forme ovale protège le visage ; la protection de la gorge, formée par une languette de cuir épaisse et résistante, descend de la grille vers la poitrine de quelques centimètres et fournit la cible pour le “tsuki” (coup de la pointe du shinai). Une large bande de tissu renforcée protège la tête d’une épaule à l’autre et prend la forme du casque en se fixant sur le bourrelet du masque métallique. Traditionnellement, la bande de tissu était faite avec le crin des chevaux mais les bogu (armures) modernes utilisent un feutre épais qu’on rembourre avec du coton. Le tout est surpiqué très serré. L’espace entre chaque point indique la qualité de l’équipement : 5mm correspond à bon équipement piqué à la machine, 3mm est un très bon équipement piqué à la machine, et 1 bu (environ 3 mm) est le fin du fin pour un équipement fait à la main.

men timbre

tenugi

 

Le tenugui est un rectangle de coton fin enroulé autour de la tête juste avant de placer le men. Il sert à rendre le port du men plus confortable et à absorber la transpiration. Les tenugui ont des motifs imprimés, en général des kanji, et ils sont offerts comme souvenirs. Les fabricants de matériels les donnent aussi comme articles promotionnels.

 

 

 

tare

Le tare est la protection du ventre, de l’aine et des hanches. C’est une ceinture assez épaisse en tissu matelassé surpiqué à partir de laquelle pendent cinq pans. Il n’y a pas de cible légale sur le tare. Habituellement, le tare porte le nom du kendoka ainsi que celui de son dojo (c’est une obligation pour la compétition). Ceux-ci sont inscrits sur une petite housse appelée zekken qu’on enfile sur le pan central.

 

 

doLa protection du tronc est assurée par le do qui chevauche le tare. Le do se compose de quarante huit à soixante quatre lames de bambou, recouvertes de cuir puis de laque. Les do bas de gamme sont en fibre de verre. Le do protège la totalité de la poitrine et s’étend sur les flancs approximativement de l’os de la hanche aux premières côtes. La partie abdominale du do est la cible de la seule frappe latérale au kendo, le “do”. La partie recouvrant le coeur (appelé le mune) devient dans certains cas une cible légale pour le “tsuki”.

 

koteLes kote protègent les mains et les poignets. La partie supérieure des mains et des articulations avec les doigts sont recouvertes dans un épais rembourrage avec du cuir à l’extérieur. Les kote de qualité supérieure ont un rembourrage en poils de daim alors qu’on utilise du coton et des matières synthétiques pour les kote bas de gamme. La partie du kote protégeant le poignet est faite comme le men à partir d’un tissu très épais surpiqué. Les paumes sont recouvertes par une pièce de cuir qui est une peau de daim fumée dans les kote très haut de gamme.

 

Combien coûte une armure de kendo ?

Un ensemble convenable d’occasion (si vous pouvez en trouver un) coûte 1200 FF. La dépense minimale pour une armure japonaise qui puisse vous donner satisfaction pendant quelques années est d’environ 3600 FF pour des coutures de 5mm et un do en fibre de verre avec 50% de promotion. On peut acquérir des armures taïwanaises pour 2400 FF, mais cet argent serait mieux investi dans un équipement japonais. Dans le haut de gamme, une armure complète peut coûter 50 000 FF et même plus.

Heureusement, beaucoup de clubs prêtent ou louent de veilles armures. Dans le cas contraire, ils auraient beaucoup de mal à attirer de nouveaux pratiquants. Mais, tôt ou tard, vous devrez payer la note…

Est-ce que le kendo et le iaido sont des sports dangereux ?

Le kendo et le iaido sont probablement les arts martiaux qui ont le plus faible taux de blessés. La pire des blessures que risque un kendoka est d’avoir un bleu, bien qu’il y ait évidemment des exceptions. Les iaidoka doivent faire extrêmement attention, en particulier lorsqu’ils utilisent le shinken (sabre tranchant), mais ils ne se blessent pas très souvent. En définitive, au kendo et au iaido, on est soumis aux mêmes petites douleurs et problèmes musculaires que dans n’importe quel autre sport.

Est-ce qu’un coup de shinai peut faire mal ?

Un coup de shinai correct qui touche une cible sur l’armure ne fait pas mal. Vous sentez que vous avez été touché, mais vous n’avez pas mal. Une frappe lourde, appliquée avec beaucoup de force, ce qui est une caractéristique courante chez les débutants, peut être un peu douloureuse surtout si l’armure est vieille et un peu molle. Le shinai est en particulier conçu pour se plier et absorber le choc. Une frappe qui rate l’armure ne risque de causer qu’une contusion.

Les grades au Kendo

Comment fonctionnent les grades au kendo ?

Le kendo est une discipline extrêmement organisée : sa pratique est généralement contrôlée dans chaque pays par une seule fédération qui reçoit des directives de l’International Kendo Federation (qui est elle-même une émanation de la fédération japonaise, la ZNKR-Zen Nippon Kendo Renmei).

Le kendo a un système de grades divisé en huit dan. Les dan ne peuvent pas être attribués par le dojo : il faut passer un examen face à un jury. Un jury typique pour le passage du premier dan se compose de cinq personnes ou plus, ayant au moins le 4e dan. Souvent, des jurys plus importants sont utilisés pour des grades plus élevés, si on trouve des personnes qualifiées et disponibles. A l’IKF, la responsabilité de l’attribution des grades incombe à chaque organisation nationale, mais chaque membre se doit de reconnaître les grades délivrés par les autres membres.

Des kyu sont attribués aux personnes qui débutent la pratique et aux enfants : on part généralement du 6e kyu pour aller jusqu’au 1er. Les dan, par la suite, commencent du 1er pour aller jusqu’au 8e. Aucune marque de grade n’est portée bien que certaines fédérations donnent de petits morceaux de tissu colorés à coudre sur l’épaule des enfants. On peut atteindre le niveau shodan au bout de deux ou trois ans pour une personne assidue et normalement douée. En Amérique du Nord, l’enseignement responsable d’un dojo doit au moins être 4e dan ; beaucoup sont 5e ou 6e dan.

Des certificats d’aptitude à l’enseignement sont délivrés en plus du grade. Chaque certificat garantit que son détenteur a un âge minimum ainsi qu’un minimum de compétences pour l’enseignement.

Comment s’appellent les grades ?

Kyu du 6e au 1er : rokyu, gokyu, yonkyu, sankyu, nikkyu, ikkyu.

Dan du 1e au 8e : shodan, nidan, sandan, yondan, godan, rokudan, nanadan, hachidan.

Certificats d’enseignants du plus bas au plus élevé : renshi, kyoshi, hanshi.

Comment a évolué le système de grades ?

Le système des grades et des titres a connu une évolution mouvementée ; les grades n’ont pas toujours été ce qu’ils sont aujourd’hui.

Autrefois le Kendo (ou plus exactement le Kenjutsu) était enseigné dans des écoles aux traditions secrètes dont les études des “happy few” étaient sanctionnées par la délivrance par le maître d’un “permis” (Menkyo).

Après la révolution Meiji et l’abrogation du systeme féodal, le Kendo s’est surtout développé dans les écoles de police. En 1885, le ministère de l’intérieur se dotait d’un système de grades du 2e au 8e Kyu. A noter que dès 1883 le Judo mettait en place au Kodokan un système de grades avec dan. En 1895 était créée la premiere Fédération de Kendo: le Butokukai qui accordait aux pratiquants confirmés de chaque école ancienne un diplôme appelé Seirensho. Un premier système de titres comprenant ceux de Hanshi et de Kyoshi était mis en place en 1902. Sous l’influence de la Police et du Kodokan le système de grades avec des Kyu (le Judo restant sur le système des dan) fut adopté. Toutefois en 1908, l’école normale supérieure de Tokyo (Tokyo Koto Shihan Gakko) mettait en place un système de grades en 10 dan et en 1917, le Butokukai se rangeait à l’utilisation de ce système.

Par la suite, en 1927, le Kyudo se dotait à son tour d’un système de grades en 10 dan rejoignant ainsi le Kendo et le Judo. En 1923 le diplome Seirensho était transformé en Renshi donnant au système des titres la forme définitive que nous lui connaissons aujourd’hui.

A l’origine bien que le système des grades comportât 10 dan, aucun grade au-dessus de 6e dan n’était accordé. Toutefois, 10 ans plus tard en 1926, 60 6e dan, 20 7e dan, 5 8e dan et 5 9e dan étaient promus. A cette époque les grands maîtres, comme Takano Sasaburo ou Nakayama Hakudo, issus de l’époque féodale, étaient encore vivants et il semble que la Féderation ait renoncé à leur accorder le grade de 10e dan. Ils étaient des momuments et il était inutile de les “classer”! De sorte que par la suite, on considéra longtemps que le 10e dan était un peu comme la note 20/20 que M.Viala, mon professeur de Francais au lycée, refusait d’accorder sous prétexte que l’on ne donne 20 qu’au Bon Dieu.

Pendant la guerre, en 1942, le titre de Kyoshi fut rebaptisé Tasshi et le système des grades transformé en un nouveau système dont l’inspiration militaire est évidente: il allait du niveau de 5e classe (niveau le plus bas) à celui de 1e classe (niveau le plus élevé). Cette modification devait cependant être éphémère car le nouveau système disparut dans la débacle de la fin de la guerre avec la dissolution du Butokukai en 1945.

Apres la guerre il fallut plusieurs années avant que le Kendo, interdit par l’armée d’occupation américaine, renaisse. En 1950 la Fédération Japonaise des Techniques de Compétitions était créée et définissait un système de grades en 10 dan. La Fédération Japonaise de Kendo (ZNKR) voyait le jour en 1952 et en 1953 elle définissait les règles d’examen pour les passages de Kyu, de Dan et pour les titres. Ces derniers étaient au nombre de 3 : Hanshi, Kyoshi et Renshi au-dessous desquels on trouvait les dan du premier au 5e dan. Le système des titres et des grades était ainsi unifié en un seul système mais ne comprenait pas de grade au-dessus du 5e dan.

Toutefois le Judo avait conservé son système en 10 dan et il fut décidé en 1957 de réintroduire dans le Kendo le même type de système de grades en 10 dan, de sorte qu’aujourd’hui coexistent les titres et les dan.

A cette époque 4 10e dan furent promus. Si mes sources sont exactes la poignée de 10e dan recensés doit donc dater de cette époque. Avec quelques menus aménagements c’est le système qui est parvenu jusqu’à nous et qui fait aujourd’hui l’objet des modifications sensibles ; avec l’abolition des grades de 9 et 10e dan, le titre de Hanshi 8 dan devient de facto le grade (et titre) le plus élevé du nouveau système.

Quels est le système traditionnel de grades ?

Les anciennes écoles (ko-ryu) n’avaient pas de dan qui sont une invention récente. A la place, elles utilisaient des certificats de mérite. En voici quatre qui sont utilisés dans certains systèmes avec leurs significations en français et leurs équivalences approximatives avec les grades modernes. Il faut cependant garder à l’esprit que certaines écoles utilisent des noms différents, que d’autres n’ont pas de grades et que d’autres encore n’ont que deux niveaux, enseignant et étudiant.

  • Oku iri (Initié aux secrets) : enseignant en formation, environ 2e dan.
  • Sho-mokuroku (Inscrit au registre, moitié basse) : enseignant junior, environ 3e ou 4e dan.
  • Go-mokuroku (Inscrit au registre, moitié haute) :enseignant senior, environ 5e dan.
  • Menkyo kaiden (Tout a été appris) : Maître, environ 6e dan.

Comment évalue-t-on les niveaux ?

L’examen est divisé en trois parties : des kata, un kiri-gaeshi (exercice de frappes en diagonale sur le men avec déplacement) et un ji-geiko (combat libre). Pour un niveau inférieur au ikkyu, les kata ne sont pas exigés. Les enfants en dessous du ikkyu effectuent un kakari-geiko (attaques contrôlées) à la place du ji-geiko.

Voici en résumé les grandes lignes des critères d’attribution de quelques grades  en kendo :

Pour le SHO DAN (1e DAN) :

Le Jury s’attache à la réalisation  DU KI-KEN-TAI à travers l’exécution des techniques fondamentales (MEN, KOTE, DO) mais surtout MEN, à une bonne attitude générale (verticalité du corps), aux attaques portées à  la distance ISSOKU ITO no MAI, donc respect de la distance (pointes de shinaï à peine engagées).

Pour le NI DAN  (2e DAN) :

Idem que le Shodan, plus un Kendo PLUS RICHE (utilisation des enchaînements NIDAN UCHI, KOTE-MEN, KOTE-DO etc.) Le jury sera plus attentif à la qualité des frappes, au contrôle du shinaï TE NO UCHI (le travail des poignets), à la vitesse d’exécution, à la vélocité et toujours au respect de la distance.

Pour le SAN DAN  (3e DAN) :

Le Geiko du candidat doit être plus élaboré, sa garde doit être menaçante mais uniquement pour attaquer par une pénétration dans la garde du partenaire. Le principe des attaques doit être le suivant : en plus des attaques fondamentales, il peut y avoir des enchaînements (Nidan Uchi, Nuki Waza : par exemple MEN NUKI  Do, Kaeshi Waza, par exemple MEN KAESHI DO) mais en restant toujours dans la notion d’opportunité. Le KI-KEN-TAI doit être puissant et l’ATTITUDE (physique, vestimentaire, mentale) remarquable.

Pour le YON DAN  (4e DAN) :

C’est un travail de San Dan, plus réfléchi, à partir d’une garde forte et un Kiaï puissant. Le candidat au Yon Dan doit exprimer une certaine force même à travers des phases d’observation et de menace en garde, mais il doit aussi faire preuve de vitesse d’exécution. C’est la grande difficulté de ce grade, car il y a, à  la fois, la maîtrise de soi, la maîtrise de la situation par la menace, la dissuasion et la faculté d’adaptation aux différentes phases de combat. Le Jury appréciera l’efficacité du candidat mais aussi la sobriété de son Kendo. (JCT)

Voici les conditions requises pour le passage de grade  :

img3

Dans les tachi-kata, les deux kendoka utilisent un long sabre (tachi), alors que pour les kodachi, l’un tient un tachi et l’autre un sabre court (kodachi). A part le nombre de kata, l’examen est le même pour tous les niveaux. Il dure moins d’une demi-heure. Ce qui change, c’est ce que les examinateurs regardent et exigent des candidats au niveau technique.

Voici les compétences associées avec chaque niveau :

img4

Le rokudan est généralement le niveau le plus élevé pour un amateur. Un nanadan est un enseignant de très haut niveau, habituellement un professionnel (comme un instructeur de police ou un entraîneur universitaire au Japon). Le hachidan est un “surhomme” : chaque année, environ 1500 nanadan essaient de passer l’examen pour obtenir le hachidan au Japon. Environ 2% seulement le réussissent. C’est un examen extrêmement difficile et ceux qui l’obtiennent sont des kendoka très connus comme des champions de tournois.

Vous trouverez une documentation plus complète sur les examens au Shinzen Dojo.

Les compétitions de kendo

La compétition n’est pas une fin en soi au kendo. Beaucoup de personnes pratiquent le kendo sans jamais participer à une compétition. De nombreux sensei conseillent de ne pas se focaliser sur les tournois et plus particulièrement déconseillent de dégrader la technique vers un style mieux adapté à la compétition.
kendo_fight2

Ceci étant dit, la compétition tient une grande part dans le kendo. Voici un bref aperçu des règles de la compétition.

Un combat se déroule dans un carré de 9 à 11 mètres de côté. Il est arbitré par un arbitre (shinpan) central et deux arbitres extérieurs. Le résultat d’un combat se décide selon la règle “du match en trois points” (le vainqueur est le premier à marquer 2 points gagnants) comme pour le karaté traditionnel. Le combat dure cinq minutes pour les hommes, et 4 pour les dames et les juniors. S’il y égalité à la fin du temps réglementaire, les arbitres peuvent décider de prolonger le combat, la victoire se décidant alors selon la règle de “la mort subite” (ensho) c’est-à-dire que le combattant qui réussit à marquer le premier est déclaré vainqueur.

Les quatre cibles réglementaires au kendo sont le men (le haut de la tête), le do (l’abdomen), le kote (le poignet) et le tsuki (la gorge). Les règlements contiennent beaucoup de pages sur la manière de dinstinguer une frappe valable mais les deux choses les plus importantes sont le ki-ken-tai no ichi et le zanshin.

pointsflou

Ki-ken-tai no ichi signifie l’esprit, le sabre et le corps unis ; on ne coupe pas seulement avec son sabre mais aussi avec son corps et son esprit. Concrètement, le shinai doit toucher sa cible avec précision en même temps que, le poids du corps élancé vers l’avant bascule vers le pied avant qui claque contre le sol ; simultanément à la frappe et au claquement du pied, le kendoka crie le nom de la cible (kiai).

“Zanshin” signifie littéralement “coeur qui demeure”. En pratique, le combattant doit montrer après une frappe par son état de vigilance qu’il maîtrise la fin de son action sans crainte, dans une position stable qui dissuade son adversaire de toute contre-attaque ; le combattant poursuit son déplacement vers l’avant puis se retourne en maintenant une posture correcte (en garde), prêt à reprendre le combat.

En plus des matchs individuels, il existe des matchs par équipes (généralement de cinq personnes, mais aussi de trois ou sept) ; les kendoka de chaque équipe s’opposent en une série de matchs individuels. L’équipe qui a le plus de victoires remporte le match. En cas d’égalité du nombre de combats remportés, l’équipe qui gagne est celle qui a marqué le plus de points. S’il y a égalité des points, les capitaines de chaque équipe font un match pour se départager. Dans les équipes de cinq, le nom des positions sont : sempo, jiho, chuken, fukusho, taisho.

Comment noter les points d’une rencontre de kendo ?

13-01-2007

Pour simplifier on suppose que l’on aura un combat de M. Rouge contre M. Blanc. Le combat se déroule ainsi : Rouge marque “men”. Puis Blanc marque “kote”. Enfin Rouge termine le combat par “do”.
Évolution du tableau :Début du combat :

+—————+——-++——+—————+| Rouge |           ||           | Blanc |+—————+——-++——+—————+

Rouge marque “men” (attention, on entoure ce premier point) :
+—————+——-++——+—————+| Rouge | (M)     ||           | Blanc |+—————+——-++——+—————+

Puis Blanc marque “kote” :
+—————+——-++——+—————+| Rouge | (M)     || K        | Blanc |+—————+——-++——+—————+

Enfin, Rouge marque “do”, le tableau devient :
+—————+——-++——+—————+| Rouge | (M) D  || K       | Blanc |+—————+——-++——+—————+

–> Rouge a gagné.

VARIANTES

Rouge n’a pas réussi à marquer son “do”, le tableau devient :
+—————+——-++——+—————+| Rouge | (M)     || K        | Blanc |+—————+——-++——+—————+

–> Il y a match nul (attention : en réalité la croix “X” est plus grande)
Autre combat : Blanc a une première pénalité :
+—————+——-++——+—————+| Rouge |           || ^        | Blanc |+—————+——-++——+—————+

(attention : en réalité le “^” c’est un petit triangle rouge)
Blanc a une deuxième pénalité :
+—————+——-++——+—————+| Rouge | (H)      || ^^      | Blanc |+—————+——-++——+—————+

et cela continue….
Autre combat : cette fois, Rouge n’a pas d’adversaire (forfait) :
le tableau devient :
+—————+——-++——+—————+| Rouge | H H     ||           | Blanc |+—————+——-++——+—————+

ou alors, Blanc est disqualifié :
+—————+——-++——+—————+| Rouge | H H     ||           | Blanc |+—————+——-++——+—————+

Remarque : pourquoi entourer le premier point ?
Rappel, le combat était : Rouge marque “men”. Puis Blanc marque “kote”. Enfin Rouge termine le combat par “do”. Si on n’entoure pas le premier point, le tableau à la fin du combat a donc l’allure suivante :
+—————+——-++——+—————+| Rouge | M D    || K        | Blanc |+—————+——-++——+—————+

mais comment savoir si la séquence était :

(Rouge M) (Blanc K) (Rouge D)

plutôt que :

(Blanc K) (Rouge M) (Rouge D)

Il faut donc ENTOURER LE PREMIER POINT MARQUÉ afin de permettre de retrouver sans confusion le déroulement réel :
+—————+——-++——+—————+| Rouge | (M) D   || K      | Blanc |+—————+——-++——+—————+

De plus, pour chaque combattant, le premier point est inscrit dans la partie de la case qui est proche de son nom et le second dans la partie proche de la ligne centrale.

(Laurent Chaudron)

Résultats des Championnats du Monde de Kendo

Les Championnats du Monde ont lieu tous les trois ans. Bien que ce ne soit pas l’événement le plus important au kendo (c’est en fait le 4e après le championnat du Japon, le championnat de la police et le championnat universitaire), c’est celui qui compte le plus pour les non japonais.

Remarque : comme les tournois de kendo se déroulent par élimination directe des participants, il y a toujours deux 3e ex aequo. Les résultats sont affichés dans l’ordre suivant : 1e, 2e, 3e & 3e ex aequo.

Où & Quand ? Equipes hommes Individuels hommes Equipes femmes Individuels femmes
1WKC
Tokyo, Japon
1970
Japon
Chine
Brésil
Okinawa
Kobayashi (Japon)
Toda (Japon)
Taniguchi (Japon)
Ohta (Japon)
2WKC
San Francisco, USA
1973
Japon
Canada
USA
Hawaï
Sakuragi (Japon)
Yano (Japon)
Rhee (Corée)
Fujita (Japon)
3WKC
Milton Keynes, UK
1976
Japon
Canada
USA
Chine
Yokoo (Japon)
Ono (Japon)
Wu (Chine)
Hosoda (Japon)
4WKC
Sapporo, Japon
1979
Japon
Corée
USA
Hawaï
Yamada (Japon)
Furukawa (Japon)
Aikawa (Japon)
Terada (Japon)
5WKC
Sao Paulo, Brésil
1982
Japon
Brésil
USA
Corée
Makita (Japon)
Kosaka (Japon)
Yasugahira (Japon)
Okajiwa (Japon)
6WKC
Paris, France
1985
Japon
Brésil
Corée
Canada
Koda (Japon)
Ogawa (Japon)
Kim (Corée)
Park (Corée)
7WKC
Séoul, Corée
1988
Japon
Corée
Canada
Brésil
Okido (Japon)
Hayashi (Japon)
Sakata (Japon)
Kim (Corée)
8WKC
Toronto, Canada
1991
Japon
Corée
Chine
Canada
Muto (Japon)
Sakata (Japon)
Shimizu (Japon)
Yamamato (Japon)
9WKC
Paris, France
1994
Japon
Corée
Canada
Chine
Takahashi (Japon)
Takei (Japon)
Eiga (Japon)
Hirano (Japon)
10WKC
Kyoto, Japon
1997
Japon
Corée
Brésil
Taïwan
Miyazaki (Japon)
Miyazaki (Japon)
Park (Corée)
Ishida (Japon)
11WKC
Santa Clara, USA
2000
Japon
Corée
Canada
Brésil
Eiga (Japon)
Takenaka (Japon)
Hong (Corée)
Someya (Japon)
Japon
Brésil
Canada
USA
Kawano (Japon)
Baba (Japon)
Asahina (Japon)
Yano (Japon)

Qu’est-ce que le Kyoto Taikai ?

Le Kyoto Taikai (que je traduis librement par le “Grand Rassemblement de Kyoto”) est au Kendo Japonais ce que le pelerinage à Angoulème est aux amateurs de bande dessinée. C’est le rassemblement auquel rêvent de participer tous les pratiquants de Kendo au moins une fois dans leur vie.

heian Le Kyoto Taikai (KT) se déroule généralement au moment des vacances du début mai entre le 3 et le 6 mai dans le dojo (qui est aujourd’hui un monument historique) du Butokuden près du temple Heian à Kyoto. Le bâtiment a été construit en 1895 et le premier “Rassemblement”, dont le nom à l’époque était Butokusai daienbukai (festival du Butoku, grand rassemblement de démonstration), qui eut lieu cette année là vit la participation de 320 personnes. Dès le 2e, le nombre des participants passait à 1440 pour se situer aujourd’hui vers 3300 (tous titulaires au moins du 6e dan). En fait le Butokuden n’a réellement commencé à être utilisé pour les shiai qu’à partir de 1899, et on fête cette année le centième anniversaire de l’ouverture officielle du KT au Butokuden. Après la guerre et avec l’interdiction du Kendo imposée par les troupes d’occupation américaines, le rassemblement a été interrompu jusqu’en 1953 date à laquelle il a pu reprendre sous le nom officiel de Kyoto Taikai.

Le dojo est relativement petit comparé aux gymnases auxquels nous sommes habitués aujourd’hui, en raison d’une construction entièrement en bois. Il y a cependant la place pour deux Shiai-jo. Au delà de la rangée de poteaux qui entourent le plancher se trouve une sorte de couloir d’environ 5 a 6 m de large qui en fait le tour. Ce couloir est equipé d’estrades aux tatami un tantinet fatigués qui permettent aux spectateurs de s’asseoir et aux pratiquants de se changer (compte tenu du nombre de personnes pendant le KT et même si beaucoup ne se présentent qu’un peu avant leur combat et disparaissent aussitôt après, l’endroit rappelle furieusement le métro de Tokyo aux heures de pointe, (les shinai en plus). Sur l’un des côtés se trouve une alcove richement decorée et pourvue de tatami, reservée à l’empereur. Sur une table trone un splendide Bonsai (faut-il y voir le symbole, inconscient bien entendu, de ce que les Japonais pensent de leur empereur bien aimé : une plante décorative ?). Avant et pendant la guerre, l’empereur aimait semble-t-il venir assister à ces démonstrations (soyons modeste, il n’honorait sans doute de son auguste présence que les tout derniers combats).

Le Butokuden est largement ouvert vers l’extérieur, mais la seule lumière qui entre provient de petites fenêtres situées dans la partie haute au dessus des Shiai-jo. La luminosité y est étonnament bonne les jours de soleil pour un bâtiment de cette taille qui rappelle par ses formes et sa décoration sobre un édifice bouddhique. Les jours de pluie comme cette année, les quelques lampes qui pendent au dessus des Shiai-jo sont loins d’être suffisantes pour éclairer le corridor, et il faut chercher ses affaires au radar (ou à l’odeur), dans la mélée des sacs d’armure, des étuis à shinai et des vêtements qui s’entassent partout, tout en faisant attention aux pratiquants qui ont l’idée saugrenue de vouloir faire un léger suburi pour s’échauffer. Les shinai volent bas.

Sur les trois jours que durent le KT, les hauts gradés du Japon s’affrontent en un seul combat en san-bon shobu de 2 minutes et demie (ça va tres vite). Les paires sont constituées à l’avance par l’organisateur et mettent en face des pratiquants de régions éloignées. Le but du jeu est de montrer le resultat d’une année de Geikoen deux petites minutes et demie, avec à la clef pour seule récompense la joie immense de rapporter chez soi la feuille de combat lorsque l’on a gagné.

Le Butokuden utilise en effet un systeme rustique et efficace d’annonce des combats. Les noms des deux combattants sont écrits sur une feuille du type format B3. Ces feuilles sont placées dans des cadres mobiles qui sont poussés au fur et à mesure des combats sur un rail situé entre deux des poteaux de soutien autour du Shiai-jo. La quinzaine de combats qui suivent sont ainsi affichés en permanance. Dès qu’un combat est terminé le cadre contenant la feuille correspondante est retiré et la feuille est donnée à celui des combattants qui a gagné. Sur la feuille les noms sont calligraphiés en noir, mais les marques (Kote, Men, Do…) sont indiquées en rouge. On peut ensuite rapporter la feuille à la maison pour montrer à sa femme et ses enfants, ou à ses parents ébahis (la famille est un excellent public) que l’on a pas été que faire la fête à Kyoto. Et puis on peut l’afficher et la regarder avec nostalgie lors des moments de déprime aigüe. Bref les utilisations en sont infinies (y compris pour les gribouillages du petit dernier qui aura trouvé dans l’auguste relique, le papier qu’il fallait pour montrer combien il avait progresser dans le dessin du bonhomme tétard).

Le premier jour, après le traditionnel pélerinage et les dévotions au Heian Jingu (le Temple Heian, ensemble de bâtiment d’un rouge rutilant bien connu des guides touristiques, jouxte le Butokuden), ont lieu des démonstrations de kata de Kendo, de Naginata et de Jo. Puis viennent les “combats de démonstration” de Jo, de Iai et enfin de Kendo. Bien entendu seules les démonstrations de Kendo sont de véritables combats. En Jo les équipes de deux partenaires presentent des kata, tout comme les pratiquants de Iai qui “dégainent” 5 kata de leur choix. Pour les trois disciplines l’ordre de passage est le suivant: les 6e dan (entre vingt et quarante), les renshi (*1): 6e puis 7e dan, les kyoshi: 7e puis 8e dan (“the top of the top”), puis les hanshi: 7e dan (là ça commence à craindre, car ils sont très agés), 8e dan hanshi, et pour finir les 9e dan (qui on s’en sera douté sont peu nombreux). Les deux dernières catégories sont à mon sens à réserver aux amateurs avertis. Le Iai d’un 8e ou 9e dan de plus de 90 ans est tout de même parfois surprenant, quant aux combats de Kendo dans la même tranche d’age, ils se concluent parfois sans que la moindre attaque ait été menée. Pour l’anecdocte, il arrive que le Tachi-ai (les 9e dan ne font pas Shiai, mais font un combat de démonstration sous la haute autorité d’un Tachi-ai qui veille au bon déroulement de la prestation et donne notamment les ordres de début et de fin de combat) qui est souvent au moins aussi agé que les combattants, et donc parfois un peu dur d’oreille, n’entende pas la sonnette qui indique que les 2 minutes et demi sont écoulées. On assiste alors au spectacle délicieux des organisateurs qui font force signes pour attirer l’attention du Tachi-ai, lequel pris par le combat ne les voit pas…

Des examens de passage de grade se tiennent en marge du KT, notamment les 6 et 7e dan de Kendo et les 8e dan de Kendo et de Iai. C’est aussi à cette occasion que les examens sur dossier pour les Renshi, Kyoshi et Hanshi ont lieu.

A l’extérieur du Butokuden se tient dans une dizaine de tentes une sorte de foire au materiel de Kendo (et surtout ces dernières années de Iai) dans la grande tradition des foires de la campagne, sauf que le saucisson et l’andouillette sont remplacés par des sabres de Iai, des Shinai et des armures.

Tout à côté on trouve le stand de tir à l’arc ou le Kyudo passe à la même moulinette que le Kendo. Un grand gymnase complète les installations. C’est là qu’ont lieu les passages de garde de 8e dan et le traditionnel entraînement du matin (asa geiko) de 6:30 à 7:00. Les Hanshi seulement sont en Moto dachi et les queues qui se forment sont parfois si longues (surtout devant les vedettes) qu’on s’estime heureux lorsqu’on peut faire un geiko, chanceux quand on peut en faire deux, et touché par le grâce divine quand on dépasse le chiffre astronomique de trois.

(*1) Autrefois le Kendo comptait cinq dan (de 1 a 5) et au delà trois “titres”, Renshi, Kyoshi et Hanshi, que l’on peut traduire approximativement par Instructeur, Professeur et Grand Maître. Lors de la re-création du Kendo moderne il a été décidé de mettre en place une échelle unique de 1 à 10. Toutefois le 10e dan n’a pas été décerné car à l’époque les organisateur du Kendo ont estimé qu’il aurait été de la plus haute impolitesse de décerner un grade aux sommites du Kendo de l’époque (les Takano Sasaburo et autres). Ils étaient Hanshi et la fédération n’avait pas à les “juger” en leur accordant un grade. Par la suite des examens ont été organisés pour chaque grade. Il existe un système pour donner le 10e dan, mais il n’a jamais été appliqué sous pretexte, comme nous disait mon professeur de Français de 6e qu’on ne donne 20/20 qu’au bon Dieu ! En parallèle on a donc crée les Shogo (ou titres) qui font l’objet d’un systeme d’examens separés. Les Renshi et Kyoshi sont d’ailleurs décernés par les fédérations départementales et les conditions d’attribution varient assez d’une préfecture à l’autre. Les Hanshi sont eux donnés au niveau national.

(jjl)

Fiches techniques

Le débutant, éléments techniques pour le premier cours

Objectif (idéal) : réalisation d’un “men” issoku (sans recherche de kikentaï).

sensei

Préliminaires
Le kendo = une escrime, duel ;
Une arme = le shinaï ;
Les cibles, la bonne partie du shinaï ;
Notions d’étiquette, comment ne pas tenir le shinaï.

Trois éléments fondamentaux
– la posture de référence ;
– le déplacement du corps ;
– le mouvement des bras.

La posture de référence
En garde, shudan no kamae.

Exercices :

1 – Prépondérance main gauche
Shinaï à terre, s’accroupir, le saisir main gauche en relevant la pointe.

2 – Pourquoi la garde au centre
Situation d’opposition, élève (É) écarte la garde, moto (M) avance –> élève en danger (1) ; élève garde au centre, moto avance (2) –> élève protégé.

Figure 1: garde au centre

debutant3

3 – “Sentir” la posture de référence (pour les kinesthésiques !)
Mettre l’élève dans la position, l’élève ferme les yeux. Rouvre les yeux, on mélange. L’élève retrouve seul la position.

Le déplacement du corps

Okuri ashi : parce qu’il est difficile de marcher “normalement” avec un objet tenu à deux mains ; le shinaï doit rester au centre ; on se déplace en restant en garde (donc protégé).

Exercices :

Un pas vers l’avant ; plusieurs pas ; plusieurs pas enchaînés ; mains aux hanches / avec shinaï en shudan no kamae ; idem vers l’arrière ; éventuellement à droite / à gauche.

Plus difficile, en situation d’opposition, mouvements “miroir” (l’un avance pendant que l’autre recule…)

Figure 2: mouvements miroir

debutant4

Le mouvement des bras

1 – Chercher le plan de coupe (joge buri)

Exercice :

Sur place, si possible devant un miroir, mouvement des bras : shudan no kamae, armer, redescendre ; idée de mouvement de balancier pour le shinaï.

2 – Matérialiser la cible

Exercice :

Sur uchikomi bô (les É peuvent travailler entre eux – bien indiquer la position de sécurité) :
– “men” sur place ;
– avec déplacement un pas (si j’avance, c’est que l’arme descend, donc armer d’abord, se déplacer ensuite) ;
– “men” puis continuer sur un pas (M recule d’un pas, donc travaille aussi) ;
– si OK, plusieurs pas après “men”, puis accélérer (exercice fondamental).

Figure 3: exercice fondamental

debutant5

– éventuellement, finir sur un pratiquant en armure.

Remarque : attention aux termes négatifs !

Focaliser sur ce qu’il faut faire, limiter les remarques relatives à ce qu’il ne faut pas faire.

(Laurent Chaudron & Catherine Tessier)

Lexique

A

  • AI KAKARI GEIKO : KAKARI GEIKO exécuté simultanément par deux partenaires sans distinction des rôles de MOTO DASHI et de KAKARI.
  •  AI NUKI : Esquives simultanées.
  •  AIUCHI : La situation dans laquelle deux partenaires marquent un point simultanément.
  •  AITE : L’autre, le partenaire, l’adversaire (l’autre personne est nécessaire aux progrès, même si on lui est opposé dans l’assaut).
  •  ANZA : Position assise en tailleur.
  •  ASHI SABAKI : Déplacement (SABAKI) des pieds (ASHI).
  •  ATEKKO : Mauvaise attitude en Kendo qui consiste principalement à tenter de frapper sans se soucier d’améliorer son propre Kendo.
  •  AYUMI ASHI : Marche normale.

B

  • BASSOKU : Pénalité.
  •  BOGU : armure ; on doit dire désormais : KENDOGU.
  •  BOKUTO / BOKKEN : Sabre en bois.
  •  BORYOKU : ” violence “, ” brutalité “.
  •  BUDO : Voie de l’art martial.
  •  BUSHI : Nom donné à toute personne de la classe des guerriers.
  •  BUSHIDO : Voie du guerrier.
  •  BUTSUKARU : Heurter violemment, bousculer.

C

  • CHIKAI MAAI : Distance où les combattants sont rapprochés, à la portée d’une attaque directe de l’autre (shinai croisés jusqu’au nakayui).
  •  CHUDAN NO KAMAE : Garde du milieu, la plus courante.
  •  CHUI : Remarque. En arbitrage : pénalité légère.
  •  CHUSHIN : Centre, milieu.

D

  • DAITO : Le long sabre, généralement de la forme du KATANA.
  •  DAN : degré dans la ceinture noire (de 1 à 9 en Kendo).
  •  DATOTSU : ensemble des frappes (UCHI) et piques (TSUKI) utilisées en Kendo.
  •  DATOTSU BU : ensemble des parties appropriées du Shinaï avec lesquelles peuvent valablement être délivrées frappes et piques.
  •  DATOTSU BU I : partie des protections où peuvent être délivrées les DATOTSU valables.
  •  DEBANA WAZA : Attaque dans l’intention d’attaque du partenaire.
  •  DO : Le tronc, désigne aussi la protection du tronc (cuirasse de l’armure de Kendo) qui comprend : la partie haute (MUNE) et la partie basse (DO).
  •  DO HIMO : cordons qui servent à maintenir le DO en place.
  •  DOJO : Salle d’entraînement (et de méditation). Anciennement salle d’armes, aujourd’hui le lieu (Jo) où l’on étudie la voie (Do).
  •  DOMO ARIGATÔ GOZAIMASHITA : signifie ” je vous remercie beaucoup “, couramment employé après un combat.

E

  • ENCHO : prolongation du combat (cas où les combattants sont à égalité).

F

  • FUKUSHIN : nom des deux arbitres latéraux.
  •  FUKUSHO : le quatrième combattant dans une équipe.
  •  FUSHEN GASHI : Victoire par forfait de l’adversaire.

G

  • GEDAN NO KAMAE : Garde “basse”.
  •  GOGI : Consultation entre les arbitres.
  •  GOKAKU GEIKO : Combat d’entraînement entre deux partenaires de même niveau.

H

  • HA : tranchant d’une lame (désigne par extension la lame elle-même).
  •  HACHIMAKI : voir TENUGUI.
  •  HAJIME : “Commencez !”, début du combat.
  •  HAKAMA : Pantalon large traditionnel japonais.
  •  HANMI NO KAMAE : garde de biais par rapport à l’adversaire.
  •  HANSHI : Maître, titre japonais de troisième niveau qui peut être obtenu à partir du 8° Dan.
  •  HANSOKU : faute, infraction. Pénalité déclarée par l’arbitre à la suite de la transgression d’une règle de compétition (acte défendu, perte du Shinaï, sortie).
  •  HANTEI : jugement, décision. Dans certaines compétitions, en cas de match nul après l’écoulement du temps réglementaire, l’arbitre central appelle les deux autres arbitres pour désigner, à la majorité, le vainqueur par supériorité.
  •  HARAI WAZA : Technique d’attaque du sabre du partenaire par un balayage de bas en haut.
  •  HARI WAZA : Technique qui consiste à écarter l’arme adverse par un mouvement latéral, court et sec, de sa propre arme.
  •  HASSO NO KAMAE : Garde sur l’épaule droite, garde proche de la bouche, pointe dirigée vers le haut.
  •  HATA : Drapeau
  •  HAYA SUBURI : Forme de Suburi avec déplacements rapides des pieds.
  •  HIDARI : Gauche (Migi = droite).
  •  HIMO : Lacets et cordons. En compétition, indique que les lacets sont défaits.
  •  HIKITATE GEIKO : Forme de combat entre deux combattants de niveaux différents, où le plus expérimenté “guide” les échanges.
  •  HIKIWAKE : Match nul.
  •  HIKI WAZA : Technique de frappe réalisée en reculant.
  •  HIRAKI ASHI : Forme de déplacement des pieds en ouverture (latéral avant gauche ou droit).

I

  • IAIDO : Discipline qui se pratique sans partenaire ; elle consiste à exécuter des séquences séparées représentant chacune une phase d’un combat au sabre, contre un ou plusieurs adversaires. Il existe encore, au Japon, plusieurs écoles de traditions différentes. L’arme utilisée est le Iaïto.
  •  IAITO : sabre de métal, normal ou court, non coupant, utilisé pour la pratique du Iaïdo ou dans le Kendo No Kata.
  •  IGI : Réclamation.
  •  IKKYODO : ” en un seul temps “.
  •  IPPON : Un point en compétition.
  •  IPPON GACHI : Victoire après 1 point marqué
  •  IPPON SHOBU : formule de compétition où le premier des deux combattants qui porte une technique valant IPPON est déclaré vainqueur.
  •  IRIMI : consiste à introduire le corps à l’intérieur de la garde de l’adversaire.
  •  IPPON GACHI : Victoire en un point.
  •  IPPON SHOBU : Combat en un point.
  •  ISSOKU ITTO NO MAAI : Distance (MAAI) par rapport à l’adversaire où il est possible de lui porter un DATOTSU valable (ITTO) dans un seul pas d’attaque (ISSOKU). Opposé à NISSOKU ITTO NO MAAI.

J

  • JI GEIKO : Combat d’entraînement “libre” (sans convention ni arbitrage).
  •  JIHO : Le second combattant dans une équipe.
  •  JODAN NO KAMAE : Garde “haute”, Shinaï au dessus de la tête.
  •  JOGAI : Sortie de l’aire de combat.

K

  • KAESHI WAZA : Technique de contrôle de la technique du partenaire en contrôlant son sabre et en utilisant l’énergie de l’attaque pour riposter.
  •  KAKARI : Nom donné au partenaire guidé par le MOTO DASHI dans les différents KEIKO.
  •  KAKARI GEIKO : Exercice dans lequel le pratiquant enchaîne les techniques avec continuité.
  •  KAMAE (ou KAMAE TO) : La garde ou “En garde !”
  •  KAMIZA : côté du Dojo réservé aux enseignants et aux invités de haut niveau.
  •  KATA : Forme traditionnelle de transmission des Arts Martiaux sous forme de techniques codifiées (10 formes pour le Kendo). Voir ” KENDO NO KATA “.
  •  KATANA : Sabre japonais que le Samouraï portait à la ceinture.
  •  KATATE WAZA : Technique réalisée à une seule main, généralement la gauche (différent de MOROTE WAZA).
  •  KATSUGI WAZA : Technique réalisée en armant le Shinaï au dessus de l’épaule.
  •  KEIKO : Exercice d’entraînement.
  •  KEIKOGI : Veste d’entraînement.
  •  KEN : nom générique désignant le sabre (ou l’épée).
  •  KENDO : La voie du sabre.
  •  KENDO GU : équipement de protection pour la pratique du Kendo. Désigne l’ensemble des pièces de l’armure (Bogu) soit le Men, les Kote, le Do et le Tare.
  •  KENDO NO KATA : Forme de Kata comprenant 10 séquences codifiées de combat. Un partenaire – Uchi Dachi – prend l’initiative en utilisant le sabre normal – Daitô -, il est contrôlé puis vaincu par l’autre – Shi Dachi – qui utilise le Daitô pendant les 7 premières séries, puis le sabre court – Shotô – au cours des trois dernières. L’arme utilisée dans le Kata est le Bokken ou le Iaïto.
  •  KENDOKA : Personne experte en Kendo. Terme devenu, par extension abusive en occident, celui de ” pratiquant de Kendo “. La véritable appellation pourrait être ” Kenshi “.
  •  KENGO : Désignait, jusqu’à la fin de la période EDO, un maître de sabre qui avait acquis sa réputation ” sur le terrain “.
  •  KEN JUTSU : Entraînement au maniement du sabre.
  •  KENSEN : La pointe du sabre (synonyme de KISSAKI).
  •  KENSHI : Escrimeur, bretteur (synonyme de KENKAKU).
  •  KI : Détermination mentale et physique nécessaire pour porter une frappe.
  •  KIAI : Manifestation de l’énergie (KI) par le cri qui jaillit du corps.
  •  KIHON WAZA: Techniques fondamentales.
  •  KI KEN TAI NO ITCHI : Energie Sabre Corps, les 3 éléments fondamentaux permettant la réalisation correcte d’une frappe en KENDO : cri énergique (Ki) avec la bonne partie du sabre (KEN) et un engagement total du corps (TAI).
  •  KI KEN TAI NO UCHI : Harmonie de l’esprit, du sabre et du corps dans la réalisation des techniques.
  •  KIME : Détermination sans faille.
  •  KIRI GAESHI : Exercices de frappes successives. A une frappe SHO MEN succèdent plusieurs frappes SAYU MEN en avançant puis en reculant. Le partenaire, dans le rôle de Moto Dashi, reçoit les frappes sur son Shinaï ou sur son Men.
  •  KIRI TE : l’action des mains.
  •  KODACHI : Le sabre court.
  •  KOKORO GAMAE : La garde du coeur, attitude mentale.
  •  KOROSU : Littéralement, ” Tuer “. En Kendo, c’est le fait de ” détruire ” la stabilité de l’adversaire en utilisant une des trois méthodes fondamentales d’attaque suivantes : KEN O KOROSU (enlever la force du Shinaï adverse, affaiblir la garde), KI O KOROSU (déstabiliser mentalement l’adversaire, le troubler, l’effrayer), WAZA O KOROSU (rendre vaines les techniques de l’adversaire, imposer les siennes).
  •  KOTE : L’avant bras et le gant de protection qui comprend une coque de cuir en forme de moufle et une protection d’avant-bras. Désigne également le IPPON correspondant à la frappe sur le Kote.
  •  KYORI : Distance, intervalle (plus restrictif que MAAI).
  •  KYOSHI : Professeur , titre japonais de second niveau qui peut être obtenu à partir du 7° Dan.
  •  KYU : Classe, échelon. En Kendo, niveau inférieur au premier Dan (du 6° au 1° Kyu).

M

  • MAAI : Notion d’intervalle espace-temps entre deux partenaires (cf. ISSOKU et NISSOKU ITTO NO MAAI).
  •  MAKI OTOSHI WAZA : Technique d’attaque de l’arme adverse avec son arme, par un mouvement circulaire des mains à partir de la poignée.
  •  MAWARI GEIKO : de MAWARU, tourner, virer . Genre d’exercice continu durant lequel les pratiquants tournent à chaque signal de changement pour se trouver face à un nouveau partenaire.
  •  MAYOU : Etat de perplexité, l’un des 4 maux qui nuit à la juste et rapide appréciation de la situation (MAYOU, ODOROKU, OSORERU, UTAGAU).
  •  MEN : désigne le casque de protection et le IPPON correspondant aux frappes SHO MEN et YOKO MEN. Le MEN se compose de la protection de tête (MEN BUTON), de protections d’épaules (SASHI BUTON), d’une grille de protection du visage (MEN GANE) et de cordons (MEN HIMO).
  •  MEN O TORE : “Enlevez le Men !”
  •  MEN O TSUKE : “Mettez le Men !”
  •  METSUKE : l’endroit où se fixe le regard, manière de regarder l’adversaire en Kendo.
  •  MIGI : Droit (Hidari = gauche).
  •  MINE : Le dos de la lame.
  •  MOKUSO : Méditation assise.
  •  MOTO DASHI : Partenaire qui dirige l’exercice.
  •  MUNE : Poitrine, désigne la partie supérieur du Do.

N

  • NAKAYUI : Lacet de cuir qui entoure le dernier tiers du shinai.
  •  NANAME : ” en biais, en oblique “.
  •  NIDAN WAZA : Technique d’enchaînement immédiat de 2 techniques.
  •  NIGIRI : Prise des deux mains sur la TSUKA.
  •  NIHONME : Début du combat pour le deuxième point quand un seul point est marqué.
  •  NISOKU ITTO NO MAAI : Distance nécessitant deux pas (NISOKU) pour porter une frappe (ITTO).
  •  NITO : Utilisation de deux sabres ou Shinaï (un grand et un petit)
  •  NITO NO KAMAE : Garde correspondant à l’utilisation de deux Shinaï.
  •  NODO : Gorge.
  •  NUKI WAZA : Technique d’esquive de l’attaque adverse suivie dans le même temps d’une riposte.

O

  • ODOROKU : Etat de surprise créé par le comportement de l’adversaire qui , en jetant le trouble dans l’esprit, ne permet pas de s’adapter à la situation. L’un des 4 maux (MAYOU, ODOROKU, OSORERU, UTAGAU).
  •  OKURI ASHI : Forme de déplacement des pieds, le pied droit restant devant le pied gauche (désigne aussi et surtout le fait de ramener le pied gauche).
  •  OMOTE : Espace droit quand les shinai sont croisés par le flanc gauche.
  •  OSAE WAZA : Technique qui consiste à maintenir l’arme adverse avec sa propre arme.
  •  OSAME TO : “Rengainez !”.
  •  OSORERU : Crainte de l’adversaire, dans l’attaque ou la défense, qui réduit la mise en oeuvre de toutes les capacités mentales et physiques. L’un des 4 maux (MAYOU, ODOROKU, OSORERU, UTAGAU).

R

  • REI : Le salut et “Saluez !”.
  •  RENSHI : Instructeur, titre japonais de premier niveau qui peut être obtenu à partir du 6° Dan.
  •  RENZOKU WAZA : Techniques enchaînées.
  •  RITSU REI : “Saluez à la position où vous vous trouvez”.

S

  • SAKIGAWA : Pièce de cuir qui fait l’embout du shinai.
  •  SAKIGOMU : Pièce de caoutchouc qui maintient, sous le SAKIGAWA, l’écartement des lames du Shinaï.
  •  SAMETO : Position Shinaï sur le côté gauche
  •  SAMPO : Le troisième dans une équipe de trois.
  •  SANBON SHOBU : Combat en deux points gagnants.
  •  SANDAN WAZA : Enchaînement de 3 techniques dans une seule action.
  •  SANKYODO : ” en trois temps “.
  •  SEI RETSU : ” Alignez-vous “.
  •  SEIZA : Position agenouillée, les fesses sur les talons.
  •  SEME : Action de menacer l’autre en pénétrant sa garde par un léger déplacement vers l’avant. Doit être exécuté avec un fort ZANSHIN.
  •  SEMPAI : Ancien, supérieur en ancienneté parmi les élèves d’un dojo. C’est lui qui donne les ordres de salut au début et à la fin de l’entraînement.
  •  SEMPO : Le premier combattant dans une équipe.
  •  SHIAI GEIKO : Compétition. Combat arbitré.
  •  SHIAI JO : Aire de combat.
  •  SHIDACHI : Partenaire qui profite des opportunités créées par Uchidachi dans le Kata.
  •  SHIMERU : Serrer. S’emploie pour exprimer l’action complexe des mains sur la Tsuka du Shinaï.
  •  SHIMOZA : Côté du Dojo réservé aux élèves.
  •  SHINAI : L’arme utilisée dans la pratique du Kendo. Composée de 4 lames (YOTSUWARI) de bambou (ou de fibre de carbone) et de pièces de cuir.
  •  SHINAI HANASHI : Laisser échapper le Shinaï durant un combat.
  •  SHINKOKYU : Exercice de respiration.
  •  SHIZEI : Attitude, posture.
  •  SHIZENTAI : Position debout naturelle, les bras le long du corps et les pieds écartés de la largeur des épaules environ.
  •  SHOBU : Point décisif en compétition quand chaque combattant a déjà marqué un point.
  •  SHOBU ARI : Victoire en compétition.
  •  SHOMEN : Frappe au milieu de la tête.
  •  SHUKEN : Le troisième dans une équipe de cinq.
  •  SONKYO : Position accroupie, buste redressé, arme pointée devant soi.
  •  SUBURI : Exercice de répétition de frappes dans le vide, précédées d’un armé plus ou moins ample suivant le but recherché.
  •  SURIAGE WAZA : Technique de contrôle de la technique du partenaire. Contrôle de son sabre en le déviant par un mouvement de frottement.
  •  SUTEMI : Action faite ” en sacrifice “, sans esprit de retenue, en employant toute l’énergie positive (n’a pas le sens ” d’attaque suicide “).

T

  • TABI : Chaussure, chausson.
  •  TAI ATARI : Collision des corps des deux partenaires.
  •  TAIKAI : Réunion de compétition. Tournoi.
  •  TAI SABAKI : Fait de mouvoir le corps.
  •  TAISHO : Le dernier combattant d’une équipe de cinq.
  •  TAI TO : ” Sabre à la ceinture “. Position droite, l’arme tenue par la main gauche en dessous de la Tsuba, arme au niveau de la ceinture.
  •  TAKE : Bambou.
  •  TAME : Accumulation de l’énergie avant la frappe.
  •  TARE : Tablier de protection des hanches.
  •  TE NO UCHI : ” L’intérieur des mains “. Terme utilisé pour sensibiliser le pratiquant sur la sensation physique du contact de la main avec le manche du Shinaï à travers le cuir du Kote et de la Tsuka Gawa.
  •  TENUGUI : ou HACHIMAKI, foulard que l’on met sous le Men pour absorber la transpiration.
  •  TOBI KOMI : Plongeon. Irruption. Qualifie une action portée en ” Sutemi “.
  •  TO MA (pour TOOI MAAI) : Distance où les combattants en garde chudan sont hors de portée d’une attaque directe (shinai non croisés).
  •  TSUBA : Garde du sabre.
  •  TSUBA DOME : Pièce de caoutchouc qui maintient la Tsuba sur le Shinaï.
  •  TSUBA ZERI AI : Garde très rapprochée, les 2 Tsubas sont en contact ou très proches, les pointes des Shinaï sont relevées.
  •  TSUGI ASHI : Avancée préparatoire du pied gauche qui prend appui au niveau du pied droit pour lancer des attaques de loin.
  •  TSUKA : Poignée du sabre.
  •  TSUKA GAWA : Pièce de cuir recouvrant la Tsuka du Shinaï.
  •  TSUKI : Coup d’estoc (pointe).
  •  TSUKI DOME : Protection de la gorge.
  •  TSUMERU : Le fait de raccourcir la distance sans rien laisser faire à l’adversaire, en gardant la supériorité.
  •  TSURU : Fil tendu définissant le dos de la lame. Tendu, à travers le NAKAYUI, entre la TSUKA et le SAKIGAWA, il assure la cohésion des différentes parties du Shinaï.

U

  • UCHI : nom générique des frappes de taille.
  •  UCHI DACHI : Celui qui, dans le KENDO NO KATA, subit la contre-attaque de SHI DACHI après avoir pris l’initiative.
  •  UCHI KOMI : Exercices de répétition sur des thèmes en rapport avec l’expérience des pratiquants.
  •  UCHI KOMI GEIKO : Un pratiquant expérimenté (MOTO DACHI) conduit l’exercice avec un autre pratiquant (KAKARI) en offrant des opportunités de frappe à son partenaire, mais sans combattre lui-même.
  •  UCHI OTOSHI WAZA : Technique de défense suivie de contre-attaque qui consiste à frapper le Shinaï adverse vers le bas et à profiter du déséquilibre ainsi créé pour riposter.
  •  UKAI SAKAI : Déplacement latéral droit/gauche, gauche/droit.
  •  UKE WAZA : Parer ou bloquer l’attaque adverse avec son propre Shinaï.
  •  URA : Espace gauche (cf. OMOTE).
  •  UTAGAU : Le doute, qui en s’installant, perturbe la lucidité du jugement et provoque une retenue nuisible à l’emploi optimum des capacités pour l’attaque ou la défense. L’un des 4 maux (MAYOU, ODOROKU, OSORERU, UTAGAU).

W

  • WAKIGAMAE : Garde latérale basse, dans laquelle le sabre est en arrière du corps qui est de profil, la pointe du Shinaï étant dirigée vers l’arrière.
  •  WAKIZASHI : Sabre court (aussi appelé SHOTO).
  •  WAZA : Technique ou travail.

Y

  • YAME : “Arrêtez !”.
  •  YOKO MEN : Frappe latérale sur le sommet de la tête (nom générique de MIGI et HIDARI MEN).

Z

  • ZANSHIN : Esprit de vigilance qui doit exister avant, pendant et après la frappe.
  •  ZEKKEN : Etui de tissu qui enveloppe la protection centrale du TARE ; y sont inscrits de façon très visible, le nom du pratiquant et du groupe (club, école) qu’il représente.
  •  ZEN : Méditation. Nom donné à une branche, d’origine chinoise, du Boudhisme. Au Japon, elle a influencé très tôt le comportement des classes de guerriers.
  •  ZENSHIN KOTAI : Progression alternée vers l’avant et vers l’arrière.