Quelles sont les armes qu’on utilise à l’entraînement ?

Quelles sont les armes qu’on utilise à l’entraînement ?

L’arme qu’on utilise habituellement au kendo est le shinai.

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Issues d’un même bambou, quatre lames plates ont été découpées puis ajustées ensemble de manière à former un long bâton. Un pièce de caoutchouc, en forme de T, maintient séparées les lames à une extrémité. Puis on recouvre celle-ci par un capuchon en cuir pour former la pointe du shinai. De même, la poignée est recouverte par un manchon en cuir ce qui finit de maintenir les lames ensemble. La poignée est plutôt ronde qu’ovale comme les véritables katana. Le shinai est consolidé par un lacet en cuir noué de façon assez compliquée et placé environ au tiers de sa longueur en partant de la pointe. Une ficelle parcourt l’une des lames de la pointe au manchon et symbolise la partie non tranchante c’est-à-dire l’arrière du sabre.

 

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Grâce à cette construction, les lames en bambou peuvent se plier et se comprimer les unes sur les autres ce qui a pour effet d’absorber la plus grande part de l’énergie d’une frappe. Les attaques qui ratent l’armure ne peuvent guère occasioner que de légères contusions et rien de plus. Mais s’il est mal entretenu, un shinai en bambou peut devenir dangereux. En effet, il doit être régulièrement vérifié, poncé et huilé pour éviter qu’il ne se brise à cause d’une lame légèrement fendue ou trop desséchée. C’est pour toutes ces raisons que les shinai en fibres de carbone deviennent de plus en plus populaires. Bien que plus coûteux et moins nobles que les shinais en bambou, ils ne nécessitent quasiment pas d’entretien et durent des années. Par ailleurs, on peut acheter des shinai en fibre de carbone avec des poignées ovales ce que beaucoup de personnes apprécient. Auparavant, cette possibilité ne pouvait se trouver que sur des shinai en bambou extrêment chers et faits à la main.

Les kendoka utilisent aussi des bokken ou sabres en bois. Ils sont généralement taillés dans du bois de chène blanc japonais, bien qu’on puisse en trouver dans une grande variété de bois exotiques. Ils ont la même longueur et la même courbure qu’un katana et la poignée est ovale. On pratique souvent le kenjutsu avec un bokken. En fait, les kendoka utilisent le bokken dans les kata du kendo qui sont issus du kenjutsu.

Les iaidoka débutants se servent d’un iaito qui est un katana non tranchant. Un bon iaito a un moins une poignée de qualité entouré d’un grip en cordage et conçu solidement pour ne pas être dangereux pendant l’entraînement. Plus un iaito est cher et plus sa construction imite finement celle d’un bon sabre affilé (shinken).

Les sabres qu’on utilise pour les kata en kendo sont comme les iaito, mais un peu plus lourds et résistants pour supporter les chocs. On les utilise parfois pour pratiquer le kenjutsu.

Les katana tranchants, ou shinken, sont les véritables sabres japonais. A la ZNKR, les iaidoka qui passent le 5e dan doivent utiliser un shinken. De même, les entraînements avancés de kenjutsu se font avec un shinken.

Comment entretenir son shinai ?

Les shinai flambant neufs ne sont pas prêts à être utilisés. On doit les démonter, les polir avec du papier de verre et les enduire d’huile. Lorsqu’une lame a des échardes ou est fendue, elle doit être réparée ou remplacée.

Pour cela, voici quelques indications :

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Défaire le noeud de la tsuru (ficelle) sur la poignée et retirer le tsukagawa (le manchon en cuir). Pendant que vous faites cela, il faut tenir d’une main toutes les lames ensembles, et avant de les séparer faites des marques dessus pour répérer leurs positions (haut, bas, gauche, droite). Puis retirer le sakigawa (capuchon en cuir) et le nakayui (le lacet noué autour du shinai) en même temps que la tsuru.

Remarque : normalement, il n’est pas utile de défaire les noeuds à part celui de la tsuru. Assurez vous que vous ne dénouer que la ficelle et pas le cuir ! Cependant, de temps en temps, il faut refaire le nakayui qui a tendence à se desserrer. En effet, l’une de ces fonctions consiste à mantenir les grandes échardes contre le shinai lors d’un choc violent.

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Le sakigawa, le nakayui et la ficelle s’ôtent ensembles. Il y a aussi une pièce en caoutchouc appelé sakigomi et qui a une forme en T. Elle sert à écarter le bout des lames. Soit elle s’enlève en même temps que le sakigawa, soit vous devrez la retirer par vous même. A l’intérieur de la portion du bambou faisant office de poignée se trouve une petite pièce métallique qui s’insère dans des entailles. Ne la perdez pas, elle aide à garder les lames correctement placées les unes par rapport aux autres.

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Une fois que vous avez tout démonté, prenez du papier de verre et polissez les angles de lames à l’endroit où elles se touchent et glissent les unes sur les autres.

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Vous remarquerez qu’elles sont plutôt rugueuse lorsqu’elles sont neuves. Vous n’avez pas besoin de beaucoup les polir, il suffit de deux ou trois allers retours. Le but de ce polissage est rendre les lames plus lisses afin qu’elles puissent se frotter sans se plier ni créer d’échardes. On peut se procurer des outils spéciaux (rabots, limes) au Japon qui permettent de faire un travail minutieux.

Certaines personnes lubrifient leur shinai avec de l’huile de lin afin de le rendre moins cassant. Ce traitement est discutable ; il est probable qu’en faisant cela, on obtienne en fait l’effet inverse : l’humidité ne peut plus pénétrée dans le shinai et l’huile de lin tendrait à “vitrifier” le bambou. Il est sans doute préférable de ranger ses shinai dans la pièce la plus humide de la maison après chaque entraînement.

Vérifier que votre shinai ne soit pas fendu ou ait des échardes avant, pendant et après chaque entraînement. Les petites échardes peuvent être enlevées et polies. Si une lame est fendue ou si elle a une grosse écharde, on ne devrait pas essayer de la réparer. Plus d’un shinai rafistolé a déjà causé des blessures sérieuses. Par contre, on peut garder les autres pièces en les choississant soigneusement ou même remplacer un élément défectueux.

Il convient d’avoir en permanence au moins deux shinai avec soi au cas où on en casserait un sur un motodachi (partenaire) en armure ou contre un autre shiniai.

Par ailleurs, afin que l’usure du shinai soit la plus homogène possible, il faut faire tourner les lames (à moins que vous n’ayez poignée ovale). Pour cela, défaire le noeud de la tsuru sur le tsukagawa. Faire légèrement glisser le nakayui vers le haut (vers le sakigawa). Tourner le sakigawa et le nakayui d’un quart de tour vers la droite (ou vers la gauche si vous préférez, l’essentiel étant de toujours tourner dans le même sens). Retirer partiellement le tsukagawa et le faire tourner d’un quart de tour dans le même sens que les autres éléments. Replacer le nakayui et le tsukagawa puis refaire le noeud de la tsuru.

Le but de toutes ces opérations est de prolonger la durée de vie du shinai ainsi que de s’assurer de son bon état pour une pratique sûre. En effet, les shinai viennent d’un pays où le climat est beaucoup plus humide que celui de l’Amérique du Nord et que de nombreuses régions européennes. Correctement entretenu, un shinai en bambou peut durer environ une année.

Quelles sont les tailles règlementaires pour un shinai ?

Les normes sont les suivantes…

  • Normes pour un Itto shinai :

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  • Normes pour un Nito shinai :

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